Menu

Romuald Hazoumè

April 19–July 16, 2016
rue de Ponthieu, Paris

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space

Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space

Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Installation view at Gagosian Gallery Paris Project Space

Artworks © Romuald Hazoumè, ADAGP 2016 Photo by Thomas Lannes

Works Exhibited

Romuald Hazoumè, Nanawax, 2009 Plastic and fabric, 17 11/16 × 22 1/16 × 6 5/16 inches (45 × 56 × 16 cm)© Romuald Hazoumè, ADAGP 2016, photo by Thomas Lannes

Romuald Hazoumè, Nanawax, 2009

Plastic and fabric, 17 11/16 × 22 1/16 × 6 5/16 inches (45 × 56 × 16 cm)
© Romuald Hazoumè, ADAGP 2016, photo by Thomas Lannes

Romuald Hazoumè, Exit Ball, 2008 Plastic and metal, 82 11/16 × 82 11/16 inches (210 × 210 cm)© Romuald Hazoumè, ADAGP 2016, photo by Thomas Lannes

Romuald Hazoumè, Exit Ball, 2008

Plastic and metal, 82 11/16 × 82 11/16 inches (210 × 210 cm)
© Romuald Hazoumè, ADAGP 2016, photo by Thomas Lannes

About

I send back to the West that which belongs to them, which is to say, the refuse of consumer society that invades us every day.
—Romuald Hazoumè

Gagosian Gallery is pleased to present the work of Romuald Hazoumè. Spanning the last two decades, the exhibition is organized by André Magnin and includes sculpture, installation works, and a single large-scale photographic tableau.

Hazoumè, born in the Republic of Benin and of Yoruba descent, reflects boldly and critically on the immediate realities of contemporary Africa, as well as the broader ramifications of pan-African politics and culture in the global context. A consummate bricoleur whose formal currency is found and recycled materials—for example, the 50-liter plastic bidon, or jerrycan, that is a local staple for the illegal purchase of cheap petrol from Nigeria—Hazoumè uses repetitive and recombinative aesthetic strategies to create objects of great elegance and potency, intensified by the wordplay of titles to impart further layers of reference and innuendo.

Perhaps the best known aspect of Hazoumè's art—which ranges across all media, including film and sound—are the individual mask sculptures. Around the world, masks have long been used for sacred ritual and performance purposes, and African masks were amongst the earliest items of value exchanged between Africa and the Western world. Among modern Western artists, the inherent otherness of these masks became a critical catalyst in transforming ways of seeing, and ushering in the birth of Modernism. Freed from ritual purpose, Hazoumè's masks knowingly adapt the “hardware” of African art to contemporary realities. Composed of plastic bidons and other refuse, and freighted with subtext, they embody his subversive take on the ongoing inequalities of exchange between contemporary Africa and the Western world. As their titles suggest, each mask also represents an actual person or stereotype that Hazoumè has observed and then portrayed, achieving a vivid quality of illusion by which a discarded detergent container combined with an artificial hair braid, some fabric swatches, or a broom-head can so completely capture the essence and character of Chouchou, Nanawax, or Dr Walker.

Read more

Gagosian Gallery est heureuse de présenter une exposition des œuvres de Romuald Hazoumè. Retraçant les deux dernières décennies, l'exposition est organisée par André Magnin, et présente des sculptures, des installations, ainsi qu'une photographie à grande échelle.

Hazoumè est né en République du Bénin. Il est d'origine Yoruba. L'œuvre d'Hazoumè renvoie audacieusement et avec un œil critique aux réalités intuitives et immédiates de l'Afrique contemporaine ainsi qu'aux plus larges ramifications politiques et culturelles de la Pan-Afrique dans un contexte global. Bricoleur-accompli dont la monnaie d'usage est faite de matériaux trouvés et recyclés (par exemple, le bidon en plastique de 50 litres ou encore celui d'essence, considéré comme le contenant de base d'un achat illégal d'essence bon marché en provenance du Nigéria); Hazoumè a recours à des stratégies esthétiques de répétition et de combinaison dans le but de créer des objets puissants d'une grande élégance, mis en lumière par des titres dont les jeux de mots suggèrent une richesse dans les références et les insinuations.

Peut-être que l'aspect le mieux connu de l'œuvre d'Hazoumè (qui utilise tous les médiums y compris les œuvres visuelles ou sonores) réside dans ses sculptures individuelles de masques. Dans le monde entier, les masques ont longtemps été utilisés lors de rituels sacrés ou de performances; les masques africains sont parmi les tout premiers biens de valeur échangés entre l'Afrique et le monde occidental. Parmi les artistes occidentaux modernes, l'altérité intrinsèque de ces masques est devenue un catalyseur essentiel dans la façon de transformer le regard et d'annoncer la naissance du Modernisme. Libérés de leur lien au rituel, les masques de Hazoumè adaptent sciemment « le matériel » de l'art africain aux réalités contemporaines. Composés de bidons en plastique et autres détritus, et empreints de sous-entendus, les masques incarnent la prise subversive de l'artiste sur les inégalités d'échanges continues entre l'Afrique contemporaine et le monde occidental. Comme le suggèrent les titres des œuvres, chaque masque représente aussi une véritable personne ou un stéréotype que l'artiste a rencontré et ensuite représenté—atteignant une qualité illusoire débordante comme le montrent un contenant de détergent abandonné et combiné à des cheveux artificiels tressés, des échantillons de tissus, ou encore une tête de balai—capturant parfaitement l'essence de la personnalité de Chouchou, Nanawax, ou Dr Walker.

En contraste avec l'échelle intimiste des masques, des installations monumentales sont exposées. Rat-singer: Second Only to God! (2013) est, sans aucun doute, une riposte sardonique aux conseils paternalistes adressés aux africains par le Pape Benoit XVI durant sa visite de 2011 au sujet de la société africaine, son économie et sa spiritualité. Dans l'œuvre, un grand rat blanc est perché sur la barre transversale d'un bateau renversé, composé entièrement de bidons aplatis, chavirant dans un tourbillon de contenants, identiques, en plastique. Les associations avec l'art et la vie abondent: du Radeau de la Méduse de Théodore Géricault aux images de réfugiés désespérés amarrant sur les côtes européennes—auxquelles nous devons faire face chaque jour. mongouv.com, une autre installation à la dimension écologique, est constituée d'un mur incurvé composé de bidons multicolores entassés, faisant face à un petit amas des mêmes bidons étendus sur le sol—une réflexion acérée sur les ironies meurtrières de l'existence post-coloniale.

L'œuvre de Hazoumè souligne les conséquences persistantes de la corruption et de l'esclavage dans l'Afrique postcoloniale: les façons multiples par lesquelles les gens ordinaires continuent d'être subjugués par les forces insidieuses du pragmatisme économique et politique. Les œuvres d'Hazoumè sont immédiates et saisissantes; cependant elles sont effervescentes et font écho à des implications de grande importance. Sur le plan conceptuel mais aussi esthétique, ces pièces viscéralement et adroitement façonnées reflètent l'ordre mondial tel un écosystème interdépendant, élucidant sombrement la nature manichéenne de ses interconnections.

Romuald Hazoumè est né en 1962 à Porto Novo au Benin où il vit et travaille. Son œuvre fait partie de collections publiques parmi lesquelles celle du British Museum à Londres, du Musée Barbier-Mueller à Genève, de La Fondation Zinsou à Cotonou au Benin, de la Queensland Art Gallery | Gallery of Modern Art (QAGOMA) à Brisbane, du Museumslandschaft Hessen Kassel, Neue Galerie, en Allemagne, ou de la Walther Collection, Neu-Ulm, Allemagne. Parmi ses expositions individuelles, on peut compter: « La Bouche du Roi, » a la Menil Collection de Houston (2005, exposition itinérante au Musée du Quai Branly, à Paris, en 2006 et British Museum à Londres ). « ARTicle 14, Romuald Hazoumè, » World Museum, Liverpool (2006); « Romuald Hazoumè: My Paradise—Made in Porto Novo, » à Gerisch-Stiftung, Neumünster, Allemagne (2010), « Romuald Hazoumè, » Irish Museum of Modern Art de Dublin en 2011, « Romuald Hazoumè: Beninese Solidarity with Endangered Westerners, » à la Kunsthaus Graz, en Authiche entre 2013 et 2014 et « Romuald Hazoumè: Dance of the Butterflies, » au Manchester Museum au Royaume-Uni en 2015.

Hazoumè a participé à la Biennale de Lyon (2000) et à la Biennale de Gwangju (2000) ainsi qu'à la troisième Biennale d'art contemporain au Garage Museum for Contemporary Art de Moscou en 2009. On lui a attribué le prix Arnold Bode pour sa participation à documenta 12 (2007).